Rencontre à l'Ouest le 25 Septembre

Photo phare zephyr je veu le nom de ce phare il doit y en avoir 180 en France

DT1 écrit: Photo phare zephyr je veu le nom de ce phare il doit y en avoir 180 en France

and the winner is :

Ploumanach, Cote de Granit Rose

Pour un far breton ou un kouign amann je donnerai mon adresse au diable !

fabrice68 écrit: Oui Myriam, gégé... toutes les Zéphyriennes méritent notre attention et notre "protection" pour qu'elles se sentent à l'aise sur le forum.

Mais nous dans l'Est, avons Momone et Magalie toujours vaillantes et aux petits soins.



Désolé pour les autres Jade,Zéphyrette, Véro et j'en oublie

Nous dans le sud nous avons le soleil et puis Etienne

Petit paradis alors...l'esprit en vacances et douces soirées

... et des bisous distribués...par l'un de nos grands voyageurs ^^ merci Lolo et LMD16...trop mignon !!

Huit heures à la comtoise. Il a plu cette nuit mais la température est douce. J’ai sorti la moto jusqu’au bord de la route qui a commencé à sécher. C’est la meilleure balise que je connaisse pour signifier à Ka mraz et Kosak qu’ils sont arrivés au point de départ de notre balade zéphyrienne. J’ai mis la cafetière italienne sur le gaz et je suis prêt à recevoir les amis. Jean Michel arrive le premier, bientôt suivi d’Eric.
Vous, je ne sais pas, mais moi, j ’ai du mal avec les pseudos. Ils sont bien utiles sur le forum pour ne pas se mélanger les pinceaux entre tous les Patrick, les Michel, les Alain ou les Catherine, les Christine ou les Isabelle. Et que dire des prénoms androgynes comme les Claude ou…Dominique, inclassables et ambigus.
Dès que j’ai rencontré les vraies personnes, je préfère spontanément utiliser leur prénom, signe de reconnaissance incontournable afin de valoriser la rencontre de l’autre.
Le premier kilomètre qui nous mène vers notre lieu de rassemblement à Bon Repos dans les Côtes d’Armor est déjà de la balade . J’ai donc choisi une route sinueuse et vallonnée pour nous y rendre . Paimpont, Mauron, La Trinité-Porhouët, la route est parfois bosselée, parfois gravillonnée, parfois humide, mais elle est roulante à souhait. Je roule devant, ayant préparé l’itinéraire et depuis très tôt ce matin j’ai déjà hâte de retrouver toute notre troupe au bord du canal de Nantes à Brest. Eric trouve parfois que nous pourrions rouler plus « économique », mais nous lui laissons l’opportunité de nous rejoindre dans les bouts droits.
Après un plein à Mur de Bretagne, comme convenu, nous enroulons le long du lac de Guerlédan jusqu’ à destination.
Ils sont tous là ! Nous sommes les derniers, il est dix heures.
Les motos sont bien rangées le long du muret de l’enclos de l’abbaye, nous alignons les nôtres.
Je garde en tête le souvenir d’une promesse de cadeau de mon dernier anniversaire et me demande comment je vais faire pour,de manière élégante, en demander l’exécution. Je cherche du regard. Elle est là. Feignant un air désinvolte , je m’approche du groupe et serre quelques mains, Michel, Gwendal, Dominique, j’embrasse Sophie, j’embrasse Myriam . J’avance d’un pas et je croule sous une avalanche de bises que je n’arrive même pas à compter, tellement elles me submergent en rafales. Merci pour ce si beau cadeau, pour cette spontanéité qui m’a dispensé de rappeler ta promesse. Mais pour m’être repassé la bande dans ma tête, je ne suis pas sûr qu’il y avait le compte…Il faudra demander la vidéo d’arbitrage…
Avant de prendre la route de notre circuit, nous poussons à pied de l’autre côté du pont qui enjambe le canal afin de savourer la vue sur l’abbaye. Il y a là, en ce dimanche un petit marché de babioles diverses que je n’identifie pas bien, tout à la conversation avec les amis retrouvés. Je fais la connaissance des trois derniers zéphyriens inscrits en Bretagne que sont Alain, Philippe et…Kerf300( zut , j’ai oublié ton prénom. Au secours , dis le nous vite).Je rencontre également Delphine et Gildas qui sont des amis de Sophie et Michel , roulant en Triumph 900 Sprint.
Alain roule en Zéphyr 750 que son fils a acheté avant de ce rendre compte que son permis ne lui permettait pas de la chevaucher, ce qui lui a remis opportunément le pied au cale pied et lui permet de se projeter dans un futur proche avec une nouvelle monture quand le fiston aura repris son bien. Kerf me raconte l’histoire de son héritage grise trouvée chez un marchand de moto pour son plus grand plaisir.
Mais il est temps de prendre la route et le long ruban de Zéphyrs s’ébranle en direction de Laniscat par la vallée du Daoulas. Elles sont onze sur les treize moto de la balade ; pas mal non ? Jean Mi est venu avec son mange bitume et les amis de Michel avec une Triumph 900 Sprint.
Les petites routes succèdent aux petites routes jusqu’à notre première destination, le gorges de Toul Goulic.
Le chemin est pentu pour y descendre dans les sous bois de la forêt qui surplombe la vallée du Blavet.


Mais de Blavet , point. Vous l’entr’apercevrez si vous remontez l’éboulis des rochers granitiques tombés là, il y a quarante millions d’années. Vous l’entendrez tout le temps, sous les blocs monstrueux, mais le verrez rarement. L’endroit est magique et il n’est pas improbable, la nuit venue de voir surgir de dessous les rochers des personnages féeriques et mythologiques comme en sont remplies les légendes bretonnes. Il faudra que j’aille y dormir, une nuit.


Le ton est donné pour cette rencontre. Les zéphyriens marchent et discutent par petits groupes, les sourires sont sur les lèvres et chacun de nous donnerait sa chemise à de pauvres gens heureux pour pouvoir être là, s’il le fallait.
N’attendez pas de ce récit des anecdotes savoureuses, des coups d’éclats ou des rebondissements insensés. N’attendez pas de scoop, ou de moi que je vous dise le fond de mes émotions fortes et toutes personnelles qui m’agiteront tout au long de cette journée. Mais cherchez plutôt dans mes mots, la douceur et la joie vraie et simple qu’ont partagées les zéphyriennes et riens de cette tranche de vie. La rencontre a été au centre de notre journée et les diverses pauses auront permis le partage, l’échange et la connaissance ou la reconnaissance de l’autre. Telle les toiles de Quintin que nous traverserons plus tard, il s’est tissé là une petite pièce d’étoffe supplémentaire dans notre trousseau commun. Si je peux vous restituer cette harmonie, alors ce sera le plus beau de mes récits de voyage, mais c’est chose là sont si difficiles à transmettre…
Après être remonté du bout du monde , nous avons enfourché nos montures pour trois petits kilomètres avant de nous arrêter au hameau de Saint Antoine . Agglomérat de neuf maisons qui formait un petit bourg suffisamment conséquent pour que le noblaillon du coin , en accord avec l’évèque , décide de presser jusqu’à l’os, les pauvres manants qui survivaient là , Saint Antoine est posé sur le bord du chemin , un peu à l’écart de sa chapelle élevée entre les affleurements granitiques. Car si la chapelle est magnifique et surdimensionnée par rapport au nombre des habitants , il ne faut jamais oublier que celle-ci, comme toutes les autres, a été construite sur le sang et les larmes des paysans en haillons pour assurer à leur seigneur, leur saigneur devrais-je dire, sa place en paradis. C’est donc avec respect et émotion qu’il faut appréhender de tels édifices, et se souvenir dans le silence de cette lande qui l’entoure la souffrance infligée à un peuple d’hommes et de femmes qui expiraient exténués à l’âge de trente cinq ans dans un délabrement prématuré. On leur avait volé la certitude de leur bonheur terrestre au profit d’un hypothétique éternel paradis. Et quand vous écoutez bien le vent aux pignons enluminés des chapelles, vous entendez le souffle court de tous ceux à qui ont à voler leur vie au profit de leur mort .


Mais le soleil est là et inonde aujourd’hui ce village abandonné dans lequel il reste la trace d’une exposition Arthus Bertrand qui le dimanche précédent animait ce lieu aujourd’hui désert.

Nous reprenons notre chemin qui doit nous conduire jusqu’à notre restaurant au bord de l’étang neuf sur la commune de Saint Connan. Nous y arrivons avec une avance de vingt minutes sur l’horaire de la réservation et nous en profitons pour faire une petite promenade apéritive sur le bord de l’étang dans un calme olympien.
La patronne de l’établissement a un accent Bulgare à couper au couteau , de celui qu’on figurait sur les affiches anti bolchéviques serré entre les dents de soviets prêts à égorger nos chères têtes blondes et je dois dire que lorsque J’étais passé pour faire le repérage et la réservation, je m’étais un peu inquiété de la chaleur de l’accueil.
Passé le premier tremblement guttural, le coin de ses lèvres a laissé transparaître un sourire de bon présage. Il faut être généreux pour faire la cuisine pour les autres, et avant de passer à table , il faut être sûr de l’empathie du cuisinier à votre égard.
Je crois que nous n’avons pas été déçus. Allié à la beauté du site, la cuisine était généreuse et la cuisinière accorte. Nous y avons passé un peu plus de temps que je n’avais prévu et c’est donc deux heures un quart plus tard que nous sommes ressortis, repus et heureux de cette tablée partagée. Les conversations allaient bon train et les rires fusaient, les sourires s’échangeaient en même temps que Myriam distribuait ses attentions délicates à chacun. Il est des photos qui ne trompent pas et celles que vous avez déjà vues vous en disent plus longs que mes mots triés sur le volet, même si elles ne vous disent pas tout du plaisir de se côtoyer et des regards croisés.
Il n’était plus temps de se rendre à l’abbaye cistercienne en ruine de Coat Mallouen dans un paysage majestueux et silencieux ; dommage.


Nous avons donc repris notre avancée en direction de Quintin.
Haaa …Quintin…Comment vous expliquer ?...
Quintin j’aurais pu vous en faire une journée de promenade, uniquement à cet endroit. C’est mon village d’enfance. Je l’ai quitté en pleur à l’âge de quatorze ans. J’y ai rêvé ma vie future avec les yeux d’enfant. Entre l’hôpital et la basilique, entre le vélodrome et les rivières à truite, entre les maisons à colombage et l’austérité du petit séminaire, j’y ai tout vécu par anticipation. Et chaque fois que j’y reviens, c’est une vive émotion qui me saisi car c’est une introspection qui s’impose à moi et me fait revivre les joies et les peines d’une vie bien entamée aujourd’hui. Ce melting pot de sentiments et d’émotions non gérées est un bonheur et une souffrance mélangés, mais au fond de ma gorge un bonbon acidulé qui pique un peu mais qui procure tant de douceurs. Alliés aux émotions du présent, il est difficile de ne pas s’y perdre et seule la nécessité d’avancer me remet en selle vers la dernière partie de notre périple.



Notre étape suivante nous mènera au barrage de Bosméléac, endroit d’une grande sérénité et quand il y a assez d’eau dans la retenue d’eau, d’un grand vacarme sourd également . Le déversoir plonge dans un abrupte d’une cascade d’une vingtaine de mètres dans le contrebas de l’Oust ( merci Myriam d’avoir dégainé ton 4G pour nous éclairer sur ce point). Aujourd’hui seul un filet d’eau coule des vannes inférieures en raison de la sécheresse qui persiste en Bretagne depuis la fin du mois de Juin.
Mais l’heure avance et il nous faut rejoindre notre point de séparation à Mur de bretagne. Dès que nous avons passé Corlay, nous rejoignons une belle et large route propre à décrasser les reliefs de nos pneus, tout englués de la terre de champs et des bouses des vaches. C’est donc dans le bas de la côte de Mur de Bretagne qu’Olivier Jean Michel et moi attendons le reste du convoi qui a conservé le même rythme que celui de la journée.
Michel et Sophie nous quitterons en lousdé à cet endroit tandis que tout le reste de la cavalerie se retrouve à la station essence pour les dernières accolades. Le temps est suspendu et malheur à celui qui décidera de partir le premier. Les discutions traînent en longueur pour retenir le temps, les regards se croisent, les mains se frôlent puis restent collées dans une étreinte secrète et intense, à l’abri du regard des autres alors qu’il serait si éblouissant qu’elles affirment leur difficulté à se séparer. Il faudra bien se décider à se quitter, mais ces minutes là sont des heures quand elles sont pleinement habitées et le prochain rendez-vous parait si loin, tellement loin !
Une dernière étreinte du bout du bout des doigts le bras tendu derrière soi quand les regards déjà ne peuvent plus se croiser et le compte à rebours qui déjà est déclenché jusqu’à la prochaine fois.
Merci à vous toutes et tous et à chacune et à chacun .
Merci à toi.

Juste un pudique merci à toi pour ce récit

Arrivée de Brico en Peugeot (avait peur qu'il pleuve) à l'Abbaye de Bon Repos
Il fume de joie à notre rencontre, suite à une brusque montée de sa température rectale corporelle, on en voit à peine la mine réjouie de Trikamrazer

beau compte rendu plein de finesse retraçant parfaitement l'ambiance de la journée. Le texte est à la hauteur de tes talents d'organisateur.

Mes photos a moi , enfin celles qui sont réussies

Au secours , comment on fait pour les mettre a l'endroit ?????

Tu retournes l'ordinateur !!!!!!!

Zetienne

Brico s'en charge , merci a lui .

Bon ben c'est deja mieux.
Dom.

ZephyrOliv écrit: Arrivée de Brico en Peugeot (avait peur qu'il pleuve) à l'Abbaye de Bon Repos
Il fume de joie à notre rencontre, suite à une brusque montée de sa température rectale corporelle, on en voit à peine la mine réjouie de Trikamrazer

c'est pôhaaaaaaah bien d'se moquer des émotions des Vieux , Z'oliv' , c'est pôaaaaah bien

Superbes photos Mich !
Les sourires sont communicatifs , les visages radieux , même si , au détour d'un fourré ...

... Ben pourquoi y s'cache Triker...
Et ici , la gaité et le fou rire devait être à la hauteur des facéties de Brico-star !

Je t'imagine bien, Brico...
Un énorme merci à toi et à tes talents de conteur. Ne t'inquiétes pas, l'émotion est au rendez vous et transpire de tes mots.

Je t'en supplie, ne vas pas dormir la bas, on dit que les fées emportent avec elles les meilleurs d'entre nous, et nous, on veut te garder encore avec nous.

Le Jean Mi, il imite Le penseur de Rodin, en même temps il doit quand même être fatiguer avec toute cette route (et ce qu'on doit lui faire boire) .

Vous aviez l'air de bien vous marrer

fabrice68 écrit: Le Jean Mi, il imite Le penseur de Rodin, en même temps il doit quand même être fatiguer avec toute cette route (et ce qu'on doit lui faire boire) .

... Pôv' Jean Mi ...