moto journal N°975

UNE ZEPHYR AU PAYS DE LA MOUSSON

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PRISE DE CONTACT KAWASAKI 750 ZEPHYR

 

La Kawasaki Zéphyr tourne le dos à la surenchère technologique, se moque de la course à l'armement et propose un retour au plaisir simple de la moto d'hier. huit cents kilomètres sur les routes de malaisie nous ont permis de découvrir une machine aussi attachante à vivre que belle à regarder Par Micou Montange.

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En adoptant le look classique pour la Zéphyr Kawasaki joue finement et fait craquer les anciens motards nostalgiques, mais aussi les nouveaux venus à la moto pour qui ce genre de machine fait figure de nouveauté. Ce style de moto avait pratiquement disparu face au trio sportives-trails-customs. En jouant de plus en plus la carte "'réplica", les sportives se sont éloignées des besoins réels de l'utilisation quotidienne. Il en a été de même pour les trails à :a mode africaine, et les customs restent un petit créneau. Si elle ne véhicule pas autant de rêve par son esthétique, la Zéphyr respire la santé d'un objet simple et fonctionnel, ce qui ne I empêche d'ailleurs pas d'être belle, justement par ce dépouillement. Avec la Zéphyr, Kawasaki veut donc renouer avec la moto "de base", que l'on conduit sans autre arrière pensée que le plaisir de rouler. Attitude étonnante pour cette marque au passé sportif chargé, qui vante les charmes de ce nouveau modèle "éloigné de tout soucis de performances" et élude complètement le chapitre de la puissance dans sa fiche technique! Le choix de faire de la Zéphyr une moto simple permettait aussi d'échapper à l'escalade technologique adoptée sur les sportives, certes efficaces, mais très coûteuses

LOOK RETRO MADE IN 1990 :

L'option de simplicité choisie à la base n'a pas empêché Kawasaki de soigner la réalisation de la Zéphyr. Mode rétro d'accord, mais avec la technologie actuelle. Le cadre double-berceau en tubes d'acier est d'un dessin très pur et sa couleur gris anthracite le met discètement en valeur.

Bien que peu apparent, le bras oscillant mérite le coup d'ceil. Réalisé en profilé d'aluminium, il est monté sur roulements à aiguille et sa large section rectangulaire est un gage de rigidité. Le système de tension de chaîne par un excentrique de gros diamètre est, lui aussi, garant de faibles torsions.
On est bien loin des bras oscillants en petits tubes d'acier qui donnaient une tenue de route de serpent de mer aux vieilles japonaises. Malgré sa simplicité pas de réglages), la fourche télescopique inspire confiance avec ses tubes de 41mm de diamètre Les amortisseurs arrière sont plus sophistiqués avec leur système hydraulique et à gaz à réservoir séparé Ils comportent 5 réglages de précontrainte du ressort et 4 positions pour l'amortissement.
De plus, leur position assez inclinée sur l'avant leur procure plus de progressivité que sur les anciens modèles aux amortisseurs très verticaux. Le moteur est une pièce maîtresse de la Zéphyr, puisqu'il n'est dissimulé par aucun carénage.

Directement issu du Z 650, apparu en 1977, il a poursuivi sa carrière avec toute la lignée des 750, de la Z aux GPZX. Il est bien sûr moins compact que les réalisations plus récentes, mais cet aspect imposant fait partie de la panoplie rétro. Les ailettes du refroidissement à air sont autrement plus esthétiques que la nudité d'un moteur "à eau", et les carters latéraux en alu poli redonnent un côté mécanique qui avait disparu avec la mode des moteurs peints en noir mat.

La mécanique reste celle d'origine, avec sa transmiséon primaire comportant une chaîne intermédiaire et l'entraînement des deux arbres à cames au milieu des quatre cylindres avec "seulement" deux soupapes par cylindre. Un radiateur d'huile a été rajouté pour conserver une bonne bonne température de fonctionnement au moteur, et celui-ci a tout de même été mis au goût du jour par le montage d'un allumage entièrement transistorisé et par l'adoption de carburateurs à dépression plus modernes. Les quatre tubes et les deux silencieux d'échappement sont entièrement chromés et d'une ligne simple et sobre qui s'accorde bien à l'esthétique de la Zéphyr.

Pour compléter le côté technique, les freins sont carrément d'actualité avec deux disques serai-flottants à l'avant, pincés par des étriers flottants à double pistons de diamètres différents. Ils sont assistés par un disque arrière à étrier double pistons également. Ces freins sont montés sur des jantes en alliage à trois branches tout à fait modernes, mais qui ne déparent en rien l'allure de la machine. Toute cette partie mécanique et la partie-cycle sont habillées du minimum indispensable. Un garde-boue avant au galbe beaucoup moins enveloppant que la tendance actuelle, un réservoir aux formes simples, deux petits caches latéraux et un dosseret de selle suffisent pour personnaliser la Zéphyr.
Pas de motifs tarabiscotés mais une teinte unie, rouge vif ou bleu marine. On apprécie avec plaisir le dépouillement et la netteté de l'ensemble.

zeph page2Quand on déshabille une sportive de son carénage, on découvre un enchevêtrement de tubes, câbles, tuyaux, reniflards et fils électriques. La version bleu marine met particulièrement en valeur le moteur en alu poli et les chromes de l'échappement.

Kawasaki a réussi à dissimuler tout cela sous le maigre habillage de la moto, ajoutant ainsi une touche finale à son aspect dépouillé. Derniers compléments à la ligne rétro, le tableau de bord et le phare aux formes rondes retrouvent l'aspect fonctionnel des machines d'époque. Malgré l'absence de tout habillage, la pression du vent reste supportable jusqu'à une bonne vitesse de croisière dans les villes encombrées du sud-est asiatique.La 750 Zéphyr se montre un bon véhicule urbain.

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Une Zéphyr dans kuala Lumpur : pas de malaise !!!! Le premier contact avec la Zéphyr est facile et étonnant. Rares sont les 750 où l'on a les pieds bien à plat sur le sol, les jambes légèrement fléchies même pour un pilote de petit gabarit. Le buste, à peine penché sur l'avant pour saisir le guidon légèrement cintré, procure une position naturelle. La poignée de gaz est normalement douce et les leviers sont équipés tous les deux de réglages permettant d'en ajuster l'écartement. La selle assez large et moelleuse complète le confort du pilote. Ce n'est qu'une fois le moteur en route et la première enclanchée qu'on cherche les repose-pieds. Ils sont positionnés un peu haut et en arrière, obligeant à nettement plier les jambes. Il faudra voir à l'usage si cela n'est pas fatiguant.Cette prise de contact avec la Kawasaki Zéphr effectuée en Malaisie. lors de la présentation à la presse mondiale de la 750 ZXP .

photo41Le " Candy Red " et le moteur non peint participent largement à l'esthétique de la zéphyr. Sa puissance volontairement modeste est compensée par une souplesse exemplaire et un couple disponible à bas régime.Les deux disques avant à étriers flottants sont d'une efficacité redoutable tout en conservant un bon feeling.

le circuit de Shah Alam pour la dernière sportive de la marque, c'est sur la route que s'effectue l'essai de la Zéphyr. Un parcours qui traverse la Malaisie dans sa largeur va nous permettre de juger la machine dans toutesles conditions. Le premier contact se fait donc dans la circulation dense de Kuala Lumpur, la capitale. Dès les premiers mètres, cette Kawasaki fait bonne impression par sa facilité.
Le moteur tout d'abord, très docile et souple, se plie immédiatement aux exigences de la circulation. Sans brutalité, il permet de suivre le flot des voitures sur un filet de gaz. Si ça se dégage un peu, un mouvement de poignet vous donne de la vitesse. C'est très élastique, enveloppé, mais sans mollesse. Il suffit de rentrer un rapport pour obtenir plus de vivacité, mais si l'on n'a pas envie de jongler avec la boîte, la souplesse du quatre cylindres pardonnera votre fainéantise.
Côté partie-cycle, la Zéphyr se montre neutre. Le poids raisonnable et le centre de gravité pas trop élevé en font une moto stable. On peut pratiquement faire du sur place sans poser les pieds par terre. Les premiers coins de rue révèlent une légère tendance de la direction à "tomber" à l'intérieur du virage, mais sans excès, et la bonne position de pilotage permet de contrôler cela d'un léger coup de guidon.on oublie rapidement cette tendance qui n'a rien d'excessif, comme certain cuctoms par exemple.

On prend vite la mesure du gabarit et des possibilités de la Zéphyr qui se joue rapidement des tracas urbains. Deux doigts sur le frein avant suffisent apparemment à parer à toute éventualité et le double disque promet une belle efficacité sur route. Un bon rayon de braquage complète les facultés urbaines de cette Kawa qui devrait transposer sans problèmes chez nous les possibilités entrevues dans Kuala Lumpur Test suivant, l'autoroute. Direction le Sud, vers Seremban, à bonne allure. La Zéphyr confirme la souplesse de son moteur, mais aussi son allonge puisque le quatre cylindres, malgré sa conception ancienne, monte allègrement sur les intermédiaires jusqu'à 10 000 tours.
Il est tout de même préférable d'effacer de son esprit les performances des moteurs modernes, mais la couleur a été clairement annoncée au départ: la Zéphyr n'est pas une bombe sportive.

photo42Les deux gros cadrans sont bien lisibles. Le tableau de bord comprend les témoins classiques et une jauge à essence dans le boitier de compe-tours Elle atteint pourtant rapidement le 180 compteur, et le 200 en insistant un peu, mais l'absence de toute protection n'incite pas à maintenir longtemps cette allure. La pression du vent oblige à s'accrocher au guidon et cela induit quelques louvoiements qui ne s'amplifient heureusement pas. En redescendant à une vitesse de croisière plus raisonnable, tout rentre dans l'ordre et on est même surpris de pouvoir se maintenir à 130/140 à l'heure, sans pression excessive sur le buste. Ce n'est pas le confort d'une GT, mais pour une machine aussi dépouillée, la Zéphyr permet de tailler la route à bonne allure. Seule la position des jambes un peu recroquevillées vous incitera à quelques haltes

Baston dans les " titi wangsa mountains "

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La route qui joint Seremban à Kuala Pilah est un régal Bien tracée mais tortueuse, elle franchit la petite chaîne de montagne de Titi Wangsa, couverte d'une jungle impénétrable. Le revêtement met en confiance et incite à l'attaque. Malgré sa vocation sage, la 75C Kawasaki se prête au jeu avec une bonne volonté réjouissante. Là encore, l'élasticité du moteur est ur bon atout pour enrouler d'un virage à l'autre et h partie-cycle se montre étonnament sûre. La machiné se place en virage avec précision, reste bien sur se trajectoire et se balance dans le virage suivant sane gros efforts.

Tout au plus note-t-on une légère ten dance au sous virage en sortie de courbe, mais une fois enregistré ce paramètre, on peut vraiment enchaîî ner des kilomètres de virages en confiance. La Zéphyr ne marque presqu'aucune tendance à se relever lors des freinages sur l'angle et, comme pressenti en ville le double disque avant est redoutable. Il faudra d'ail leurs se montrer circonspect en cas de revêtemeni douteux ou sur le mouillé.
Puissant sans être brutal, le freinage se dose avec précision avec deux doigts et si on freine à pleine main, l'efficacité est digne d'une machine sportive. Comparativement, l'arrière manqué de feeling, mais se montre un bon complément.

Le revêtement généralement excellent sur cette route de montagne permet de constater une garde au so parfaite ainsi qu'une bonne qualité des pneus d'ori gine. La présence de quelques défauts de la route permettra de mieux juger les suspensions sans repro ches.
Des plissements dans le bitume avalés pai surprises vont pratiquement être gommés sans réas tions malsaines de la fourche ni des amortisseur: arrière. Comme en ville, le moteur permet de choisir d'enrou ler en souplesse, ou de rentrer des vitesses pouf sortir en force des virages. Les dépassements son également assez sûrs grâce à l'omniprésence dt couple.

Passée la ville de Bahau, une pluie lourde se met de la partie pour nous accompagner dans lem longues lignes droites qui traversent la jungle ver: l'est. On en profite pour tester la souplesse de moteur. Cinquième rapport, on laisse descendre le régime presque au ralenti et à 1500 tours, on ouvre. Ca marche ! Sans un hoquet, la zephyr reaprt en douceur d'abord, puis de plus en plus franchement en atteignant le régime de couple.Etonnant. les vibrations moteurs sont presque inexistantes sur toute la plage de régime. on en ressent quelques unes dans les repose-pieds vers 6500 tours ( environ 140 compteur ) , mais rien de bien gênant.

Le souffle tranquille de la kawa zéphyr nous a poussés jusqu'au bord de la mer de chine.

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Les amortisseurs arrière à gaz sont d'excellente qualité.Le gros bras oscillant, le frein à disque et la roue en alliage n'ont rien de rétro, mais ne manque pas d'allure. Les gardes-boue remplissent correctement leur fonction, sans excès de zèle, mais la route parfois relativement en formemalgré le bon rytme maintenu sur la route.Seuls les genoux souffrent d'avoir été un peu trop pliés.Hormis ce point, le confort est plutôt bon pour une machine dépourvue de toute protection et aux suspensions théoriquement rustiques.

" Pluie du matin n'arrète pas le mandarin "

La mer de chine est plus calme le lendemain, mais la pluie est encore de la partie.pas longtemps heureusement et on peut bientôt apprécier le site " carte postale " de cherating : plage de sable et cocotiers.Séance photos obligatoire avant de retourner à kuala lumpur. la route du retour toute en enfilade de grandes courbes permettra encore une fois de confirmer les qualités routières de la zéphyr. Les bonnes reprises rendent les dépassements très surs, ce qui vaut mieux étant donné le trafic et le style de conduite des locaux, et la puissance du freinage est un gage de sécurité avec toutes les vaches et autres chèvres qui risquent de traverser la route sans clignoter.

Quand la voie est libre, on peut franchement inscrire la kawasaki en grande courbe sans arrière pensée. Si l'on a opté pour un réglage souple des amortisseurs, la machine peut amorcer quelques louvoiements qui ne s'amplifient pas dangeureusement.Ceux-ci deviennent insignifiants si l' on durcit un peu l'hydraulique, ce qui ne nuit pas au confort sur un bon revêtement.Selon le rythme adopté, l'autonomie de la zéphyr pourra passer sous les 200 km à vive allure ( près de 9 litres au cent ) à près de 300 km en conduite cool ( environ 6 litres au cent ); De conception relativement ancienne, le 750 quatre cylindres n'est pas un champion du rendement et de l'économie, mais cela reste raisonnable.Les aptitudes routières montrées par cette machine seront complètées par un réservoir fort acceuillant pour une sacoche de bonne taille et des crochets sont prévus à l'arrière pour fixer un sac à l'aide de tendeurs.... à la place du passager Comme le pilote, le passager aurs les jambes un peu repliées, mais sans excès et la selle confortable est doublée d'une poignée de maintient bien placé.

Le retour dans Kuala Lumpur par l'équivalent de notre périphérique confirme la relative vivacité et la bonne maniabilité de la zéphyr.Pour ne pas perdre de vue notre guide malais au guidon d'une Tomcat immaculée, on roule franchement vite au milieu des voitures avec une confiance qui ne sera pas prise en défaut. Conclusion Huit cents kilomètres de routes varies nous auront révélé une machine attachante et facile à vivre.
Déja attirante par son ésthétique, la zéphyr a su nous conquérir par son homogénéité et des possibilités variés.Ses qualités citadines la rendront fidèle pour un usage quotidien et elle se prètera à votre humeur pour vos moments de détente.Volontier joueuse si vouv voulez vous offrir une petie séance de pilotage, elle saura s'effacer si vous voulez ne penser à rien en regardant le paysage.Trop de moto exclusives vous rappellent à l'ordre si vous ne vous occupez pas d'elle.cela fait encore plus apprécier la zéphyr.
M.M

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