FACE A FACE - KAWASAKI 1100 ET 750 - GRANDE OU PETITE ?
Moult propriétaire de kawasaki 750 zephyr, séduits par le style de cette machine, lorgnent en direction de la 1100 du mème nom.Un moteur et un gabarit imposant séduisent mais à 10.000 F de plus, qu'apporte la grande zephyr par rapport à la petite ?
Après 40.000 kms en compagnie de la 750 et un galop d'essai sur la 1100, notre essayeur 'basique' tente de répondre à cette question.
par franck Péret photo Micou
Vous avez certainement lu la prise de contact de la kawsaki 1100 Zéphyr donc inutile d’en réaliser une seconde, la n’est pas notre propos.En revanche, bon nombre de lecteurs possesseurs ou portentiels aquéreurs d’une 750 Zephyr nous posent la question « Que choisir entre la 750 et la 1100 , la grande vaut –elle un sacrifice financier suplémentaire » Bref sans mettre en concurrence deux modèles d’une même marque, il semblait bon de décrire les nuances qui éxistent entre ces sœurs au deà d’une simple différence de poids ( 40 kg ) et de cylindrée ‘ 350 cm3 ). Déjà, à la lecture du dossier technique, les Zephyr 750 et 1100 ne présentent aucun point commun, hormis le bras oscillant en alu, la 1100 est donc une toute nouvelle moto conçue dans le mèe esprit que la 750 mais disposant de solutions modernes, allumage à deux bougies par cylindre, alternateur déporté, embrayage hydraulique, etc.
Les chevaux et les Kilos
En réalité, on ne perçoit pas de la même manière ces deux machines.Plus anguleuse, moins évidente de ligne, la grande Zéphyr ne séduit pas immédiatement comme la rondouillarde 750. Mais en la détaillant longuement, on constate une qualité de finition sans égale. Du tableau de bord en alu brossé, en passant par les les supports d’étriers de frein avant, les superbes jantes, les pieces moteur chromées …, jusqu’au carter de chaine gris métal, le spectable vaut le coup d’œil. La kawasaki Zephyr 1100 fait partie de ces rares motos avec lesquelles on prend un réel plaisir à observer les reflets dessinées par la lumière ambiante sur sa silhouette. Statiquement, cette 1100, au-delà de l’attrait de la nouveauté, ‘ parle ‘plus que sa cousine de 750 cc moins raffinée. La grande Zephyr inspire le respect mais invite aussi au contact.En fait, la première rencontre ressemble déjà à une communication. Aux commandes, le pids sensible à basse vitesse rend prudent.Docile mais d’un bloc, la 1100 n’est pas un jouet. Les débutants ou les courts sur pattes ( moins de 1.60 m ) ne seront pas à la fète comme sur la 750. Un minimum d’équilibre et une certaine poigne sont nécéssaire pour la manipuler en ville, du béquillage jusqu’aux premiers tours de roue. Sur ce terrain urbain. Favori de la 750, la 1100 fait particulièrement bonne figure. Pas vive mais maniable, elle profite d’une mécanique extrèmement souple et linéaire pour se jouer du rythme saccadé des embouteillages. Sur le dernier rapport, elle accepte de circuler à 40 km/h pour reprendre sans heurt, puis avec une certaine vigueur à partir de 3000tr/mn. Ce couple l’aide également sur les petites routes où les changements de vitesses se réduisent à leur plus simple expression. Dans les épingles, cette pèche omniprésente efface le poids de la 1100 qui réalise des sorties de courbes musclées mais sans violanc. Dotée de suspensions mieux accordées et amorties, elle offre une excellente tenue de route, un comportement sain et une précision de trajectoire sécurisante. En abordant une chicane, on prend partiellement conscience du poids de l’engin, mais grâce à un centre de gravité placé bas, on ne supporte jamais réellement les 240 kg à sec. De son coté, la petite 750 s’amuse et se balance comme une fleur quel que soit le profil du macadam. Moins coupleuse , elle nécessite en contre partie une attention soutenue côté boite de vitesses et préfère le pilotage à la conduite . Tout l’inverse de la 1100 , la principale différence est là, le reste se jouant en nuance avec un confort nettement meilleur sur la grande ( bien que les jambes soient toukours trop pliées ) et un freinage plus incisif (voire trop, par temps de pluie) sur la petite. La 1100 a perdu du terrain sur la 750 en ne favorisant pas l’entretien courant avec deux bougies par cylindre et un filtre à air imposant le démontage du réservoir. Sur une moto simple, on aimerait réaliser une maintenance simple . Mise a nue, la 1100 Zephyr dévoile des dessous modernes malgré son apparence classique, avec une partie droite du cadre double berceau démontable.
Sages mais joyeuses
Dés que la route s’élargie, la cylindrée cause lors des dépassements, des reprises ou tout simplement en confort de conduite. En effet, en tournant à un régime peu élévé ( 5000tr/mn pour 130 km/h ) ce moteur moderne équipé d’un balancier d’équilibrage ne fourmille même pas contrairement à la 750 dont les rétros se voilent à cette vitesse ( 6800 tr/mn pour 130 km/h ) Les vibrations deviennent génantes à la longue sur ce moteur qui mouline, tandis que le 1100 reste fortement présent, sans déranger, Enfin, en duo, la grande zéphyr améliore la position du passager grâce à une selle longue et moins inclinée. De son coté, le moulin ignore totalement le surcroit de poids et continue de tracter avec douceur. Tout aurait été parfait si la poignée de mantien n’avait pas bizarrement perdu de l’ampleur, le passager ne pouvant même pas passe ses doigts entre le dosseret et la fameuse poignée. On le voit, les caractères se dessinent peu à peu et c’est sans surprise que l’on définit le portrait robot des utilisateurs potentiels de ces deux machines : La 750 se consacre plutôt aux débutants où à ceux qui souhaitent possèder une jolie moto pas trop chère et utilitaire.Sage , disponible et facile, elle n’en demeure pas moins amusante si l’envie d’attaquer se fait sentir. A l’aise en ville ou sur les nationales, la ‘p tite ‘ Zephyr permet d’aller (presque ) partout, de partir à l’aventure, sur des routes perdues ou même des pistes en terre battue . Son gabarit raisonnable, son équilibre et sa robutesse lui permettant cette polyvalence. Infatigable, elle économise aussi son pilote dans les pires situations se comportant comme une compagne un Peu spartiate (dur le confort ) mais fidèle et efficace. Sans esbroufe, elle fait son petit bonhomme de chemein et le plaisir à son guidon est fonction de la destination atteinte. Equipé d’un moteur très souple et plein à tous les régimes, la 1100 zephyr n’est pas une brute. Pour une grosse cylindrée, elle reste accessible au plus grand nombre. Mais les novices ou les petit(e)s auront tout intérêt à se faire la main sur un engin moins lourd, car le béquillage ou les manœuvres à faible allure sur une chaussée glissante ne sont pas à la portée du premier venu.Au de là de la vitesse critique ( moins de 40 km/h ) tout se passe bien et les qualités routières de la 1100 sont plutôt étonnantes.Rigide, précise et confortable elle amène un ‘plus’ face à sa petite sœur. Mais c’est surtout la mécanique qui transforme la vie. Présent de 3000 à 9000 tr/mn les 1100 cm3 réagissent immédiatement à la moindre rotation de la poignée de gaz. Le pilote ressent la route au rythme du gros quatre cylindres qui lui communique inlassablement sa vigoureuse poussée, son copieux frein moteur ou son ralenti feutré. En résumé, si l’imposante 1100 instaure un dialogue continu avec son conducteur au fil des kilomètres , l’agile 750, elle reste discrète pour que le soir venu son propriétaire se dise de lui*même « bon sang, mais j’ai fait tout ça avec ma moto » Plus que technique, c’est donc le vécu qui différencie ces deux Zephyr, deux motos parfaitement complémentaires ………….FP