La voici...
J'ouvre ce sujet pour avoir un support valable aux discussions courantes sur le problème des mises à l'air libre bouchées.
Le but et de faciliter la compréhension du fonctionnement, car sans comprendre, impossible d'agir dans le bon sens
Les deux tuto restent complémentaire.
L'autre se trouve ICI
Une mise à l'air : pourquoi faire ?
Le réservoir contient un certain volume d'air. Plus le réservoir est plein, plus le volume d'air est réduit, et plus le réservoir se vide de son carburant, plus le volume d'air augmente. Cela est possible uniquement si le réservoir possède une communication avec l'air extérieur
Si cette communication n'existe pas, l'air peut augmenter de volume en s'expansant. Cette expansion a sa limite, au delà de laquelle l'air ne parvenant plus à s'expanser, le volume d'air restera constant, de même que celui du carburant, qui ne pourra plus sortir du réservoir, avec à la clé la panne d'essence assurée.
Pour repartir, il suffit d'ouvrir le bouchon d'essence pour faire pénétrer dans le réservoir une nouvelle quantité d'air, permettant une nouvelle expansion, donc de nouveau au carburant de sortir du réservoir, jusqu'à reprise du phénomène quelques kilomètres plus loin
La température ambiante peut jouer un rôle important dans cette histoire, car selon la température de l'air et du carburant, plusieurs paramètres changent, dont en premier la densité de l'air, donc sa faculté à s'expanser, en second la volatilité du carburant, donc sa moindre fluidité.
Il est donc nécessaire que le réservoir d'essence communique d'une part avec les carburateurs, par gravité par le bas, et avec l'air ambiant par le haut.
La solution simplissime est d'avoir un bouchon percé d'un trou, avec les inconvénients qui en découleraient, comme par exemple l'entrée d'un corps étranger dans le réservoir ou simplement une exposition trop forte aux intempéries
La mise à l'air doit donc permettre à l'air de rentrer en quantité suffisante, mais interdire au mieux la pénétration d'éléments non désirés.
Donc on réduit au maximum le diamètre du trou d'entrée d'air, en veillant qu'il soit suffisant pour en faire entrer suffisamment
Il faut aussi penser qu'une sacoche de réservoir pourrait venir calfeutrer de manière très étanche cette entrée d'air
Le bouchon d'une 11 est conçu pour trouver de l'air en quantité suffisante dans tous les cas d'utilisation, mais son arrivée d'air de très petit diamètre et labyrinthique peut éventuellement se boucher.
Comment l'air arrive t-il au bouchon ?
Pas par le dessus, à cause de l'éventuelle sacoche, ou pour limiter l'exposition aux intempéries, non, le bouchon est parfaitement étanche et étanchéifie totalement le goulot de remplissage grâce à un gros joint de caoutchouc.
L'air arrive par une durite qui prend naissance sous la moto, chemine jusqu'à l'arrière du réservoir où elle se connecte à un tube interne au réservoir qui débouche sous le bouchon, dans la cavité de celui-ci
De là, l'air peut être aspiré par le bouchon
Comment le bouchon aspire t-il l'air dont le réservoir a besoin pour permettre un bon écoulement du carburant ?
L'air pénètre dans le bouchon par l'orifice de la platine principale entouré de jaune, et en ressort dans le réservoir par celui en rouge.
Voici le schéma de passage de l'air dans la platine principale
L'air ressort de la platine principale par l'orifice en rouge
L'air extérieur à pression atmosphérique (chemin jaune) est aspiré par l'ouverture de la soupape (en vert), et arrive dans le réservoir par le chemin rouge
A l'envers, on visualise les gorges de circulation d'air
chemin jaune (entrée d'air) , et le rouge (sortie d'air dans le réservoir),
La soupape est composée de quatre éléments empilés dans cet ordre:
- un joint (orange)
- le clapet à membrane (vert)
- un joint (orange), identique au précédent, non visible sur cette photo
- un bouchon (bleu)
L'ensemble vient se loger dans le compartiment (flèche bleue), comme sur ces photos
- Le premier joint
- le clapet à membrane et le deuxième joint
- le bouchon
Lorsque l'air vient à manquer dans le réservoir, une dépression se crée et le clapet à membrane s'ouvre, laissant pénétrer l'air dans le réservoir
Si un des trous de l’empilage est bouché, la dépression ne se fait pas, la membrane reste en place et l'air ne pénètre pas.
Cela se débouche facilement à l'air comprimé, une aiguille risquant d'agrandir les trous et donc de perturber les flux gazeux.
On peut lire à droite ou à gauche qu'il suffit de percer des trous dans le bouchon ou la membrane pour retrouver le flux d'air, évidemment, ça marche, mais le rôle de protection contre les impuretés sera amoindri, et surtout, l'essence pourra s'évaporer du réservoir, la membrane n'assurant plus son rôle de soupape.